Détail du projet
Le jardin est le résultat d’un remembrement. Il faisait partie d’un champ cultivé et est arrivé au bord de la propriété avec cette question : quoi en faire ? Il apparut très vite que l’ancrage à la terre faisait partie de la mémoire familiale et qu’un retour aux racines parentales devenait la base d’une réflexion à travers un questionnement sur les origines. Comment le jardin allait à la fois montrer un propos existentiel avec sa dimension spirituelle et un hommage sans la nostalgie du passé ?
Les blessures du passé devaient prendre la valeur d’un cheminement dont on se projette. Le ciel, la plaine, l’horizon ont été exploités pour leurs propriétés imaginaires par deux axes dont l’un élève lentement le promeneur vers l’ouest, d’une hauteur suffisante pour donner l’effet d’un promontoire sur la plaine. La forêt d’Orléans et ses écoulements ont servi la présence du « Haha » (fossé du 18 ème siècle ou saut du loup) qui donne une limite au jardin tout en l’associant à la plaine. Il est traité comme une sculpture pouvant s’inscrire au land art et sa ligne brisée, en ne suivant pas la régularité de la limite existante, donne un caractère identitaire où blessure-mémoire et horizon tactile incarnent, pour l’ensemble, l’oxymore du jardin « sérénité -dynamique ».
La partie est, renvoie, par des végétaux tortueux et épineux, à l’espace existentiel. Il abrite une excavation où les fougères primitives s’installent progressivement, alors que la partie ouest renvoie à des végétaux plus sophistiqués plus normés aux thèmes du verger ou de la représentation. Entre les deux, l’allusion au potager et aux ramasseurs de pomme de terre s’est construite sur l’idée du labyrinthe dont on connait son rôle dans le questionnement de la vie.
- 10/01/2020
- Client: Anne-Laure DESGOLARD
- Categories: Jardins privés